Une histoire particuliere :
l’eau et la trame paysagère comme fil directeur.
La ZAC de la Péronne est à l'origine un vaste secteur agricole fourrager irrigué par l'eau de la Durance. Le canal de Craponne achemine dès le printemps l'eau providentielle qui arrose toute cette région dite de la Crau humide.
En effet sans l'irrigation des terres, ce secteur de la plaine de la Crau constitué d'un sol très perméable et caillouteux serait une steppe semi-aride, couvert d’une végétation rase, le coussoul. Ce secteur est appelé la Crau sèche. Il est limitrophe de la ZAC de la Péronne.
Le projet d’aménagement s’appuie sur ces paysages et leurs caractéristiques pour intégrer l’eau dans la construction du cadre de vie du nouveau quartier de la Péronne. Il marque et il traite de la transition entre deux paysages typiques de la plaine de la Crau à Miramas : la Crau sèche et la Crau humide.
Le PROJET en
chiffres
2 ha
Superficie de logements
46 ha
Dédiés à l’activité économique
21 ha
De surface de plancher créée
24 ha
Espaces publics et espaces paysagers
98,5 ha
Emprise totale de la ZAC
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Des enjeux forts &
des projets structurants concomitants
L'urbanisation de la ZAC de la Péronne devient un enjeu urbain pour la ville de Miramas dès lors que le projet de contournement de l'agglomération est engagé au nord-ouest de la ville. Dans ce contexte, le projet de Village de Marques se positionne comme une opportunité qu’il est indispensable d’accueillir et d’accompagner en termes d’aménagements urbains et de qualité du cadre de vie. L'enjeu pour la commune est de créer et d’identifier une entrée de ville. Il s’agit de profiter de la dynamique et de l’accessibilité nouvelle du territoire communal pour doter la ville d'équipements et de foncier aménagé (voiries, réseaux, aménagements paysagés) afin d’accueillir des activités économiques structurantes. Les terres de la Péronne deviennent alors un enjeu de développement urbain pour la ville et au-delà, pour l’ensemble du territoire intercommunal.
L'histoire agricole du secteur a modelé les paysages et participé à construire la culture de Miramas, avec ses traditions et son savoir-faire. Le projet d'aménagement de la ZAC de la Péronne ne fait pas table rase du passé, et intègre autant qu’il a été possible cette histoire tout en se tournant vers l’avenir, le développement, et la modernité.
En effet, des siècles d'activité agricole et de techniques développées pour permettre à l'eau de parcourir et d'irriguer des terres sèches ont modelé les équilibres naturels, et permis la constitution d'écosystèmes originaux. Ils sont aujourd'hui une richesse à Miramas. Une faune et une flore spécifiques ont colonisé ces espaces, l'irrigation des cultures fourragères a constitué des réserves d'eau souterraines qui alimentent aujourd'hui une partie de la ville. L’irrigation a façonné les paysages de ces haies majestueuses dont la Péronne en est un précieux symbole. L'environnement au sens large est devenu un enjeu majeur du projet d'aménagement de la ZAC de la Péronne, un enjeu sur lequel la construction du projet s’appuie.
La démarche de projet initiée par la maîtrise d’ouvrage est guidée par une volonté de penser l'aménagement de manière globale. Le projet d'aménagement des espaces publics de la ZAC de la Péronne pose les bases de la constitution d'un véritable quartier durable à vocation multiple : développement économique, habitat, espaces de loisir, de travail, de rencontre ; des lieux où le cadre de vie est aménagé pour se sentir bien dans sa ville et son quartier. C’est un nouveau morceau de ville.
Dans cet esprit, la ville de Miramas, l’épad et l'équipe d'architectes, de paysagistes et d'ingénieurs a travaillé pour co-concevoir un projet d'aménagement urbain durable. Au travers d'une conception écologique érigée en système, l'ensemble des éléments de l'environnement, dans sa complexité et sa complémentarité, est pris en compte. La mission doit aboutir à la réalisation d'un projet structurant, technique et dans un contexte financier maîtrisé.
Se développant à terme sur 98,5 hectares, la ZAC de la Péronne permettra de réaliser 210 000 mètres carrés de surface de plancher. La place de l’activité économique sera privilégiée et 45,6 hectares seront allotis pour accueillir des entreprises, des commerces, des immeubles de bureaux ou des artisans qui participeront à la dynamique économique régionale. La part du logement est assez modeste au regard des surfaces totales aménagées, mais représente néanmoins près de 2 hectares. Une vingtaine d’hectares étant figés en zone naturelle à l’ouest de la future déviation, 19 hectares sont dédiés à des espaces publics de qualité intégrant des espaces verts souvent insuffisants dans les zones d’activités. Aussi, deux parcs urbains majeurs sont conçus dans la première phase de travaux. Le montant total des travaux d’aménagement des espaces publics est estimé à 27 millions d’euros hors taxe.
Des parcs urbains
durables & multifonctions
Le projet d'aménagement du quartier en cours de construction (phase 1, partie Nord de la ZAC) se développe autour de grands parcs urbains (3 ha). Ces parcs ont des fonctions de détente et de loisir, mais aussi des fonctions techniques et hydrauliques incontournables. Nous avons ainsi pensé l'aménagement durable de la ZAC en associant à la contrainte technique de rétention des eaux de pluie deux autres fonctions : une fonction de promenade ludique (aménagement des espaces comme des lieux esthétiques et des lieux d’agrément) et une fonction de préservation de la biodiversité.
Le grand parc de la Crau humide
Le grand parc de la Crau humide est un élément fondamental de la transition paysagère que constitue l'entrée de ville, une transition entre un paysage sec et celui d'un paysage plus jardiné qui annonce l'urbanisation des premières constructions de Miramas. Ce parc est un équipement technique qui régule les eaux de pluie sur une partie de la ZAC. Il est conçu pour continuer d’infiltrer les eaux d'irrigation de l'ancienne plaine fourragère et ainsi conserver une alimentation en eau de la nappe phréatique. La ville de Miramas y puise une partie de sa consommation en eau douce. Le projet prévoit de réinfiltrer près de 400 000 m3 par an sur une période d’environ 6 mois, c’est-à-dire la période traditionnelle d’irrigation des champs au printemps et en été.
Téléchargez le plan d'exécution (PDF - 1,2 Mo)
Le parc de la Crau humide est constitué de quatre bassins dont les plus grands ont des dimensions proches de celles d'un terrain de football. Ces quatre bassins ont un impact paysager non négligeable, et marqueront l’identité de l’entrée de ville. Ils vont construire un paysage de transition et permettre l'équilibre de l'aquifère de Miramas.
Cette entrée de ville se prolongera par la requalification du boulevard Aubanel. C’est la continuité urbaine de l’entrée de ville. La ville a pour ambition de constituer ici un parc linéaire accompagnant le promeneur jusqu'au centre-ville dans un cadre qualitatif. La construction du contournement routier de Miramas permet en effet de détourner la circulation de transit à l'extérieur de l'agglomération, libérant ainsi le centre ville du trafic poids lourd. C'est une belle opportunité pour réduire la part de bitume dans la ville et par conséquent les espaces imperméabilisés. L’objectif est de rendre perméable plus de la moitié de l'emprise de cette voie. La promenade s'articulera autour d’espaces de jeux et de détente.
Le nouveau quartier est aussi marqué par le Village de Marques. Cette entité commerciale majeure se situe à l’extrémité d’une longue perspective bordée par le double alignement de platanes centenaires, entrée historique du mas de la Péronne. Cette haie remarquable a été intégralement préservée et intégrée dans la conception des espaces publics de la ZAC. Dans ce cas, comme pour l’ensemble des haies remarquables du site, il s’agit de préserver les espèces constituant la faune et la flore de cet écosystème spécifique, mais aussi de conserver la trace du travail de l'homme pour construire les paysages de la plaine de la Crau humide. C’est un ensemble bocager de qualité qui offre des ouvertures visuelles sur le nouveau paysage du quartier de la Péronne.
Le parc de Chantegrive
Un autre parc urbain est dessiné au nord du quartier de Chantegrive. Celui-ci préserve un îlot de calme au cœur de la ville. Il a aussi une fonction hydraulique comme l'ensemble des grands espaces paysagers du projet, et sera occasionnellement inondé lors des épisodes de forte pluie (dont l’occurrence est de dix ans ou plus). En temps normal il sera donc un espace de jeu dans lequel des installations spécifiques seront réalisées pour les enfants du quartier.
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Une conception iterative
dans un delai contraint
Le projet de la ville, associée à l’épad a nécessité énormément de réflexions en phase de conception. L'architecture, l'urbanisme, le paysage, l'environnement, l'énergie et l'hydraulique sont interdépendants et participent à une grande cohérence sur tous les sujets et les enjeux du projet. Le projet de construction de la ZAC de la Péronne a été pensé en termes de cycles de vie.
Afin de concevoir un projet qui a du sens, le choix des matériaux, le design des objets, le mobilier urbain, les essences végétales, les revêtements de surface ont été analysés dans leur globalité et ont défini tous les potentiels de la zone de projet. Le projet d'aménagement de la ZAC de la Péronne a l’ambition d’être exemplaire.
Des exemples
concrets
Un des éléments du cahier des charges a pour objectif d’exploiter et de réemployer de manière optimale les matériaux issus du site, en particulier les galets de la plaine de la Crau et la terre de l'ancienne zone agricole fertile.
Les galets de couleur claire sont remployés dans les matériaux de structure et de surface des chaussées, dans la construction des ouvrages de soutènement, et entrent dans la composition des mobiliers urbains. Les terres argileuses, elles, vont être utilisées et mises en valeur pour construire des murs de béton de terre et de pierre dans des proportions très majoritaires. Enfin, les quelques arbres de hautes tiges abattus ont été sélectionnés et valorisés pour constituer des habitats et des abris pour la petite faune vertébrée, oiseaux, mammifères et reptiles, ainsi que pour les insectes.
La conservation et la protection des espèces a été une préoccupation en phase de conception, en phase préparatoire puis en phase travaux. Ainsi, le planning général du chantier est ajusté par rapport aux cycles de vie de la faune vivant sur les terrains à aménager. Des espèces ont été déplacées, certaines ont été préservées en évitant qu'elles hibernent dans des cavités de vieux arbres destinés à être abattus, et des biotopes ont été préservés pour conserver dans le projet des niches écologiques. En termes de conception, en concertation avec la Ville de Miramas et l’épad, AFC Architecture et l’ensemble de la maîtrise d’œuvre ont proposé de mettre en place des dispositifs d'éclairage public nocturne LED dont l'intensité et l'éclairement sera moins impactant et moins déboussolant pour la faune locale. Aussi, l'éclairage des voies ne sera pas très puissant, mais grâce à une combinaison avec la couleur très claire des revêtements de sol, la réflexion de la lumière est optimisée pour constituer un espace de lumière de nuit confortable et apaisant, tel un ciel de pleine lune sur la campagne l'été. Bien évidement l'intérêt est principalement de réduire très fortement les consommations d'énergie d’environ 30%.
La première tranche de travaux a été lancée cet automne 2015. Elle représente environ 7 200 000 euros de travaux. Les premiers ouvrages sont réceptionnés fin 2016 et les travaux de la première tranche se terminent mi-2017.
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